Chantier participatif, juillet 2018

Les travaux : Nous sommes venus à 25 mais tout le village était là… Quelle belle expérience et surtout une belle réalisation.

La cuisine africaine : Nous avons tous mangé à la mode africaine lors d’une soirée, certains ont même mis la main à la pâte… Mais c’est tous les jours que les femmes nous préparaient à manger, matin, midi et soir…

Match de foot et coupe du Monde : Nous avons suivi la finale de la coupe du Monde… Tout le monde encourageait la France. Du coup, deux jours plus tard, nous faisons à Félir le match France-Sénégal !!

Parrainages : Nos 51 enfants parrainés ont reçu une lettre et un petit présent de leurs familles françaises… Une belle cérémonie où certains avaient la chance de se rencontrer. La veille du départ a eu lieu une deuxième soirée. Ce sont cette fois-ci les filleuls qui ont remis un cadeau et un lettre à leurs parrains marraines.

Vie quotidienne :

Alors que certains érigent des murs pour séparer, opposer, nous avons construit pour rassembler, partager, éduquer.
Nous n’avons pas construit un simple mur, nous avons construit une belle amitié avec du sable et du ciment certes mais également avec des sourires, des échanges et un projet commun pour l’école.
On ne sort pas indemne d’une aventure comme celle-là.
Six jours ont passé depuis notre séjour et notre esprit est encore au Sénégal, à Félir plus précisément, sur cette petite île dont les habitants sont si chaleureux, si accueillants. 
Ce n’est pas la fin d’une aventure mais réellement le début d’une nouvelle avec l’envie d’entrainer encore plus de monde dans notre sillage, plus d’amis pour leur faire ressentir les émotions que nous avons vécues de l’autre côté de la Méditerranée.
L’Afrique, un mythe inaccessible pour beaucoup.
Lorsqu’on a séjourné dans un petit village africain au cœur de la savane avec la population, quand on a mangé autour d’un même plat, assis par terre, lorsqu’on a dormi chez eux, on ressent quelques différences mais surtout de nombreuses ressemblances et on se met à comprendre le monde.
Je souhaite que tout le monde vive une telle aventure avec cet esprit d’ouverture, d’entraide et de solidarité. Notre monde s’en porterait bien mieux.

En attendant cette soirée où nous nous vous présenterons ce beau périple, je voudrais expliquer en quelques lignes les spécificités du chantier que nous avons réalisé.
Imaginez un projet un peu fou qui serait d’associer la population d’un petit village africains et 25 « toubabs » pour la construction du mur d’enceinte de l’école du village, à Félir…
De nombreuses réunions en France et au Sénégal ne nous ont pas permis de comprendre cette réalité. Nous l’avons compris en la vivant au quotidien pendant 15 jours.
En France, tu veux des briques (parpaings) pour faire un mur, tu appelles et te fais livrer.
Ben à Félir c’est un peu différent. Tu commandes le sable et il arrive en camion (jusqu’ici c’est pareil )… Sauf que le camion décharge le sable sur le quai et là tu as peu de temps pour charger ces 3 tonnes de sable sur la pirogue à l’aide de récipients de fortune (plats de cuisine la plupart du temps) car le quai ne peut pas être embarrassé trop longtemps (et oui, Félir est une petite île…). La pirogue repart chargée de son matériau précieux et de ses vaillants bénévoles qui ½ heure plus tard devront décharger la pirogue avec l’aide de toute la population, enfants compris, vers le bout du ponton.
De là on attend des charrettes tirées par des ânes et conduites le plus souvent par des enfants pour acheminer ce sable à l’école (400 mètres) pendant que les femmes font le même trajet en marchant, le sable dans des plats à tagine sur leur tête…
Puis, quand on croit avoir fini, il faut repartir car le ciment est arrivé à l’embarcadère… Re pirogue, re chargement à la main, re déchargement à la main (sacs de 50 kg), re chargement sur les charrettes…
OUF c’est fini… 
Et bien non !
Nous n’avons toujours pas de briques…
Alors on se mobilise encore et encore… Pendant que certains acheminent le sable du gros tas qui est à l’entrée de l’école vers le lieu où on commence les briques, d’autres vont chercher deux sacs de ciment dans les classes où il a été stocké, d’autres encore remplissent des fûts de 200 litres d’eau… On peut alors commencer l’assemblage sur le sol, à l’ancienne pour nous, du sable, du ciment, un peu d’eau… On mélange à la pelle et on remplit un des 5 « moules à briques » qu’on retourne aussitôt pour laisser sécher quelques jours et on enchaine… La machine est en route ; les fûts se vident et se remplissent aussitôt, le tas de sable diminue et augmente assez vite, les briques s’alignent : 3000, 4000, 5000…
Ça grouille dans tous les sens…
Une équipe a reçu le fer de 6 et le fer de 10 et peut commencer à découper, assembler la base du chainage vertical et horizontal… Un travail de fourmis.
Creuser 180 mètres linéaires pour accueillir les fondations, couler les fondations, placer une rangée de briques en prenant soin de laisser la place pour les futurs poteaux tous les 5 mètres, faire le chainage… ajouter 8 rangées de briques, coffrer les poteaux, faire les contreforts, couler les poteaux et les contreforts, décoffrer, ajouter 3 rangées de briques… et faire une pause le midi pour déguster ce qu’une équipe de femmes a préparé pour les travailleurs puis enchainer par une partie de dame avant de reprendre les travaux jusque vers 19H/19H30…

Nous étions parmi eux pendant ces quinze jours à essayer de suivre leur rythme, à transporter, monter le mur petit à petit…

Le pari a réussi !!!

Mobiliser français et Félirois autour de leur école, pour les enfants de Félir qui le méritent tant et qui nous ont rendu la monnaie de la pièce avec leurs sourires, leurs espiègleries, leur courage au travail,… car oui, sur le chantier il y avait hommes femmes et enfants (et même quelques animaux… moutons, ânes).
Les enfants jouaient entre eux mais suivaient le chantier car parfois un appel pouvait signifier que les fûts étaient vides et qu’il fallait transporter de l’eau ou que le sable allait manquer et quelques enfants Félirois accompagnés de français très novices mais rapidement conquis partaient à l’aide d’une charrette remédier à ce manque…
Mobiliser toute une population durant 15 jours n’est pas aussi simple… Il faut un maître d’œuvre qui tous les soirs passe dans les familles pour indiquer ce qui devra être fait le lendemain et demander que quelques charrettes, quelques ânes soient mis à disposition et qu’un membre de la famille au moins n’aille pas dans les champs pour aider au chantier.
Puis il faut que ce maître de la communication repasse le lendemain matin pour s’assurer que tout le monde a bien répondu à son appel avant de régler les derniers détails au téléphone avec les fournisseurs, le piroguier qui ne doit pas être en retard, les imprévus… puis il peut venir déjeuner avec nous, au soleil de 7h30, nous demandant si tout va bien et prenant soin des moindres détails pour que nous soyons à l’aise.
Ce chantier c’est son défi personnel : rassembler la population sur une durée assez longue puisque les travaux de conception des briques et d’acheminement de la plupart des matériaux ont commencé à la mi-mai.
Vous l’avez reconnu, je parle ici de Diène Sène, le directeur de l’école qui en plus de son travail à l’école, doit gérer les travaux ; matériaux, commandes, finances mais aussi gérer les parrainages, les relations avec nous les français…
Quel homme exceptionnel et quel dévouement à notre encontre, quelle gentillesse !!

Sans lui pas d’aventure, pas de mur, pas de voyage à 25 sur cette petite île du Delta du Saloum !
MERCI
Attention Diène, nous parlons déjà d’un prochain chantier 

Certes le chantier n’est pas complètement achevé, mais ce n’est qu’une question de temps, tout sera prêt pour la rentrée scolaire ; le portail mis en place et l’enduit taloché sur toute la surface… près de 1200 m² de surface à enduire…

Maintenant il faut se remobiliser pour nos animations ici en France, préparer la rentrée et penser à notre nouveau challenge au Sénégal